Bruxelles, le 4 septembre 2008 -- Une coalition mondiale de plus de 80 sociétés du secteur informatique, associations et développeurs a déclaré le 24 septembre "Journée mondiale contre les brevets logiciels".
Il y a cinq ans, le 24 septembre 2003, le Parlement européen adoptait une série d'amendements pour limiter la portée du droit des brevets et ainsi protéger les petites et moyennes entreprises (PME) contre les effets dévastateurs de brevets logiciels multiples et triviaux. Ainsi une pétition mondiale demandant de stopper une bonne fois pour toutes les brevets logiciels à travers le monde sera lancée le 24 Septembre 2008, assortie de demandess pécifiques supplémentaires pour certaines régions telles que l'Europe, les Etats-Unis ou l'Inde.
Le 24 septembre 2008, la Journée mondiale contre les brevets logiciels donnera l'occasion aux activistes d'exprimer l'inquiétude grandissante des utilisateurs, hommes d'affaires et développeurs, dont la liberté d'innovation est affectée par l'octroi de brevets logiciels par les offices de brevets. Les organisateurs attendent 24 heures d'activité à travers le monde - des volontaires se rassembleront notamment devant les offices de brevets pour informer le grand public des problèmes sous-jacents à la brevetabilité des logiciels.
Une pétition mondiale demandant de stopper efficacement la délivrance de brevets logiciels sera lancée le même jour. Dans certaines régions telles que l'Europe, les Etats-Unis ou l'Inde, des campagnes dédiées sont en cours de préparation par des partisans locaux. Les organisateurs comptent célébrer cette journée mondiale chaque année, et ce à moins que des clarifications essentielles ne soient apportées en droit national, clarifications qui mettront un terme à la délivrance de brevets logiciels et à leurs effets sur l'économie numérique.
Benjamin Henrion, initiateur de l'effort de coalition StopSoftwarePatents, explique : L'objectif à travers StopSoftwarePatents est de rassembler à l'échelle mondiale une coalition mêlant le monde des affaires et la société civile afin d'obtenir des lois qui excluent clairement les logiciels du champ de la brevetabilité. C'est la meilleure solution pour se débarrasser des 'trolls' et des risques juridiques incontrôlables engendrés par les brevets logiciels. Le jour où l'industrie du logiciel dressera un barrage net contre les brevets logiciels marquera le début de la fin des 'trolls'.
Le militant belge fait partie des personnes qui il y a cinq ans parvinrent à persuader les membres du Parlement européen d'adopter des amendements destinés à réduire la portée du droit des brevets pour protéger les petites sociétés informatiques. Le Conseil des ministres de l'Union européenne - au sein duquel les offices nationaux de brevets exercent une influence considérable - s'acharna alors à vouloir légaliser en Europe les brevets logiciels. En outre les 'trolls' et grosses sociétés américaines financèrent un lobbying massif pour soutenir la position du Conseil. Après une longue lutte, la proposition de directive fut finalement rejetée en seconde lecture par le Parlement européen. Depuis lors, les offices européen et nationaux continuent à accorder brevets logiciels et brevets sur les méthodes de travail sans l'approbation du législateur par une interprétation créative de la Convention européenne sur les brevets.
Dans quelques autres nations, notamment aux Etats-Unis, les offices de brevets sont même encore plus permissifs. Cependant, même aux Etats-Unis, le législateur n'a jamais approuvé cette pratique. La coalition mondiale appelle à une plus large représentation du monde des affaires et de la société civile contre les brevets logiciels. Le fossé actuel en termes de moyens de pression place le Congrès et le Sénat, ainsi que la Cour d'appel du circuit fédéral (CAFC) et la Cour Suprême à la merci du lobbying des industries détentrices de brevets, des titulaires de brevets et des professionnels du brevet. Malgré la pression des sociétés affectées par les litiges en matière de brevets logiciels en faveur d'une réforme, leur plaidoyer pour plus de "qualité" et moins de "dégâts" vise davantage les symptômes que la source des ennuis.
Liens
- Appel pour une journée mondiale contre les brevets logiciels signé par près de 80 dépositaires
- Projet de pétition avec demande de commentaires publics
- Communiqué de presse original en anglais
Organisation
Cette manifestation est organisée par la FFII France.
La FFII France est le chapitre français de la Fondation pour une infrastructure informationelle libre (FFII), association à but non lucratif dédiée à la promotion d'un marché libre de l'informatique et à la protection des auteurs et consommateurs dans l'univers numérique.
Active dans plus de trente pays et forte de 850 membres, 3500 sociétés et 100 000 supporters, la FFII se fait l'écho fidèle de leur voix pour agir sur les questions d'intérêt public concernant les droits exclusifs (propriété intellectuelle) dans le traitement de l'information.
(Espace offert par Riff News pour ce communiqué dérivé du communiqué de la FFII)